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Caucase 1 - Géorgie - Mai 2019
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Le Caucase... Vieille envie de voir cette région, aux frontières de mondes tellement différents : Occident et Orient, Slaves et Méditerranéens, christianisme et islam. Lieu de passages en dépit des montagnes élevées : invasions, conquêtes, routes commerciales, de la moyenâgeuse route de la soie aux actuels oléoducs et gazoducs. Frontières entre empires : grec, romain, perse, russe, ottoman, maintenant Russie, Turquie... Région instable, plusieurs pays s'en disputent encore des marges (Karabagh, Ossetie, par ex.) et les gros voisins restent aux aguets. Sur la carte on peut voir ces deux barrières montagneuses, le Grand Caucase et le Petit Caucase, reliant la Mer Noire à la Mer Caspienne. Les hommes ont toujours trouvé les passages, hauts cols ou le long des mers. C'est cette région que nous allons parcourir, du nord au sud, au travers de la Géorgie et de l'Arménie. En frôlant leurs voisins parfois amicaux, parfois hostiles, souvent intéressés : Russie, Azerbaïdjan, Turquie et Iran. (Carte adaptée de https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Bourrichon) PS : un petit truc pour adapter les photos à la taille de votre écran d'ordinateur : Ctrl + pour agrandir, Ctrl - pour réduire. Bon voyage !

Une semaine en Géorgie. Comme l'Arménie actuelle, c'est un petit pays : moins de 5 millions d'habitants, 500 km d'ouest en est, 200 km du nord au sud. Mais il y a peu de routes, elles ne sont pas en bon état et les trajets sont longs. Le circuit effectué est en orange sur la carte.

Arrivée à Tbilissi, capitale actuelle de la Géorgie et capitale de toute la région du Caucase depuis le 5ème siècle. La partie ancienne se repère aux toits de tuiles rouges et est concentrée sur la rive droite de la rivière Kura.

Les parties plus récentes s'étalent sur les collines environnantes.
 

L'histoire du pays se lit lors des promenades dans les différents quartiers : de la forteresse perse primitive et les premiers royaumes coincés entre Byzantins et Perses, le quartier arabe, la synagogue, les maisons turques et ottomanes, puis l'influence des Russes suivie de la lourde architecture soviétique. Pour terminer, depuis l'indépendance, quelques bâtiments résolument futuristes, fallait oser.

Pas de doute, c'est du bon et solide krouchtchevien.
 

Changement de décor : la route vers le nord grimpe rapidement dans les montagnes du Grand Caucase (col de Jvari, 2400 m). On est sur la "route militaire", construite par les Russes au 19ème siècle.

Ébauches de stations de ski.

Tout au long de la route, des habitations, des villages, des équipements, montrent un niveau de vie très éloigné de celui de la capitale.

La route militaire est un important axe de communication entre Russie, Iran, Turquie. Au cours de l'histoire, c'était un axe stratégique pour contrôler le passage entre les plaines slaves et l'accès au Proche-Orient.
 

Au-dessus de 2000 m. Il reste beaucoup de neige, ce qui limitera nos marches.

Départ pour une rando dans la vallée de Trussot.

On passe plusieurs villages et hameaux de bergers, occupés durant l'été. C'est assez décrépi, parfois démoli (avalanches, notamment).
 

La présence d'anciennes tours témoigne de l'intérêt stratégique de ces vallées.

La neige très profonde nous stoppe avant d'arriver au but.

Kazbegui (ou Stepansminda). Dernière étape avant la frontière avec l'Ossétie du nord, en Russie.

A la hauteur de Kazbegui (1800 m), vue sur le mont Kazbeg (5000 m). Plus bas se situe l'église de la Trinité (2200 m).
 

Pour monter à l'église, la plupart des visiteurs prennent des taxis, mais nous sommes courageux.

L’église date du 17ème siècle.

C'est un lieu de pèlerinage important.
 

Kazbegui semble, comme la plupart des agglomérations du pays, assez pauvre.
 

Le soir, quelques vaches rentrent, toutes seules, à la maison, et attendent patiemment qu'on vienne leur ouvrir le portillon.

Tout cela n'empêche pas de goûter aux spécialités locales et aux fameux vins dont les Géorgiens sont si fiers.

Quelques vues prises depuis la fameuse "route militaire", plutôt parcourue par des gros camions, de rares minibus de tourisme et des vieilles Lada et camions soviétiques bleus et rouillés.
 

Reprise de la route, vers le sud. Avant de descendre en altitude, il faut repasser par le col de Jvari.

Un peu plus loin, émergeant du brouillard, un imposant "truc" couvert de fresques en train de se désagréger.

C'est un monument construit par les Soviétiques en 1982 pour célébrer le 200ème anniversaire d'un traité de protectorat entre la Géorgie et l'Empire russe. En fait de protectorat, les Géorgiens considèrent que c'était plutôt de l'ordre de l'annexion.
 

En tout cas, l'endroit est superbe : un promontoire surplombant les gorges raides et profondes de l'Aragvi, qui coule vers le sud.

Plus bas dans la vallée : la forteresse d'Ananuri (15ème - 17ème siècles). Placée à un lieu stratégique pour commander la traversée de la montagne.
 

Les gens du coin profitent des touristes ; mais les jus de fruits, les sirops, sont excellents.

Poursuite de la descente, en altitude et en latitude. On voit des nombreux troupeaux, et aussi des plantations : arbres fruitiers, vignes. Dans les villages, chaque maison a son jardin et des treilles de vignes jusque sur le bord de la route.

En direction de Gori. Ville sans attrait si ce n'est une place Staline, une rue Staline, des bustes de Staline, bref c'est ici que le Petit père des peuples est né.

Visite d'Uplistsikhe, restes d'une ancienne ville troglodyte. Fondée bien avant le 4ème siècle avant JC, elle a été un relais important sur une route de la soie durant le moyen-âge.
 

25 km avant de rejoindre Tbilissi, arrêt à la confluence de deux rivières, dont l'Aragvi que nous suivons depuis le matin.

A cet endroit : Mtskheta (difficile à prononcer, non ?) : ancienne capitale de la Géorgie occidentale (avant le 5ème siècle), centre culturel et religieux.
 

Intérieur de la cathédrale.

Encore un lieu touristique mais aussi de pèlerinage et de culte.

A quelques kilomètres sur un promontoire, l'ancienne église de Jvari (7ème siècle).
 

Retour à Tbilissi, avant de continuer dans le sud du pays.

Lendemain. 2 heures de route (plus ou moins piste) vers le sud-est pour visiter l'ancien complexe monastique troglodyte de David Garedja. On roule dans des paysages presque désertiques, très peu d'habitations, quelques troupeaux de moutons, quelques hameaux, un lac à l'eau salée.
 

De loin en loin, des plantations récentes, en fait des investissements hors des villages locaux. Ici, des amandiers pour des fruits destinés à l'exportation.

David Garedja se compose du monastère "du bas", où vivent encore des moines, et du Garedja rupestre. Pour atteindre ce dernier il faut une sacrée bonne grimpette jusqu'à une crête et les grottes s'alignent le long d'un sentier d'un bon kilomètre de long.

Sur ce sentier nous marchons sur la frontière entre Géorgie et Azerbaïdjan. Des incidents ont régulièrement lieu entre militaires, des deux côtés, parfois l'accès au site est interdit. Notre guide paraît inquiète. Des soldats kalachnikovés patrouillent sur la crête, et nous avons interdiction de prendre des photos.
 

Nous ne sommes pas seuls ; quelques touristes et surtout des groupes de pèlerins, accompagnés de religieux, chantant, priant, se déplaçant d'une chapelle à l'autre à toute vitesse.

Entendre une chorale sur : https://youtu.be/eigdNRlmOHs
 

Vue vers l'est, la plaine azerbaïdjanaise.
 

Redescente sur le versant géorgien, vers le monastère "du bas".

David est très vénéré et reconnu comme l'un des religieux ayant apporté le christianisme dans la région, depuis la Syrie, au 6ème siècle.

Dans ces villages plus ou moins abandonnés, certaines familles s'ouvrent au tourisme. Nous serons toujours bien accueillis (et bien sustentés).
 

En une affiche, résumé (partiel) de notre approche de la Géorgie. Après une dernière nuit à Tbilissi, départ vers la frontière arménienne à 80 km de la capitale. Suite dans la galerie Caucase 2...