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Photos de Colette et André
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Mais d'abord, où est-ce, l'Ouzbekistan ? Au coeur de l'Asie Centrale, au milieu de la carte... Un pays un peu moins grand que la France, 3/4 de steppes désertiques, deux grands fleuves, l'Amou Daria et le Syr Daria. Ces fleuves coulant vers l'ouest, vers ce qui reste de la Mer d'Aral, forment des rubans plus ou moins verts sur lesquels se greffent des oasis aux noms mythiques : Boukhara, Samarkande, la Fergana, Tashkent, le Khorezm. A l'est le pays vient buter sur les hautes montagnes du Tian Chan au nord (sommets à 3500 m) et du Pamir au sud (jusqu'à 4500 m).

Et entre ces oasis, des routes, utilisées depuis des temps immémoriaux. C'est la fameuse Route de la Soie, en réalité un faisceau de voies joignant depuis des millénaires l'orient et l'occident. Et de nos jours : des routes, plus ou moins en bon état, plus ou moins larges.

Là, entre Boukhara et Ourguentch, 500 km pratiquement tout droit dans le désert. Vu les vents, l'asphalte parfois disparait sous le sable.

De temps en temps, un village en bordure de route, caché derrière un rideau d'arbustes. En général il y a aussi un petit "restaurant routier", endroit où s'arrêtent les camionneurs et les bus de touristes pour se restaurer, boire un thé.
 

Les routes ne sont pas seulement réservées aux véhicules motorisés...

Rappel de l'ancestrale route de la soie : tous les 50 km il y avait un caravansérail. Il n'en reste plus rien, sauf quelques murailles.

Et à proximité de chaque caravansérail : un puits.

Il y a toujours de l'eau.
 

Une constante des bords de routes ouzbèkes : les vendeurs de fruits. Presque tout le monde s'arrête, achète les melons, pastèques, pommes, raisins. C'est excellent.

Dans l'est et le sud, il y a des routes de montagne ; ici, vers le Kamchik Pass, 2200 m (en fait, il y a 2 tunnels), qui mène à la vallée de Fergana. La route est très large, très surveillée par l'armée, peu de circulation hormis des camions chargés de pétrole, de coton ou de fruits.

Un marché routier très coloré.

Des déserts, il y en a de toutes sortes en Ouzbekistan : désert de sable (rouge) du Kyzyl Koum.
 

Riche de gaz et de pétrole, exploité comme il se doit par Gazprom.

En ce début septembre, il fait encore très chaud et des petites tornades se forment. Heureusement l'air est aussi sec. Nous apprécions la climatisation de notre voiture, sauf qu'après quelques heures elle tombe en panne !

Autre forme de "désert" : les steppes à moutons, butant sur les monts du Zerafshan au sud de Samarkande. C'est dans ces montagnes que nous passerons 3 jours dans un village.

Comme toujours sur les routes : peu de voitures, des minibus bondés, des camions chargés de pastèques. Et en plus : des ânes, des troupeaux de moutons, des paniers de pommes, des tas de melons.
 

60 % de la population est rurale, et vit de l'agriculture : coton (mis en place par les soviétiques à grand renfort de machines et de chimie - maintenant, les machines sont rouillées et la chimie a tout pollué...). Depuis l'indépendance, les ouzbeks diversifient : céréales, fruits, légumes, élevage. Ici, un village de plaine, sur la route entre Tashkent et Samarkande.

Les maisons sont construites traditionnellement en briques crues et bois.

Bouses mises à sécher : c'est le principal combustible dans les campagnes. En ville, c'est le gaz.

Les cultures sont toutes irriguées.
 

Tersak, village de la montagne de Zerafshan. Nous logeons chez le directeur de l'école, qui parle français et qui a aménagé sa grande maison en une sorte de gîte.

Rue du village. Il y a l'électricité, mais elle est souvent en panne.

Chaque maison est entourée d'un grand jardin, qui fait vivre toute la famille souvent nombreuse. Chez notre hôte : les parents d'une soixantaine d'années, deux fils mariés avec leurs enfants, des enfants encore pas mariés. Tout le monde travaille, principalement les filles.

Chaque surface de terre plane est occupée.
 

Même dans la montagne, des parcelles sont irriguées et cultivées.

Rue principale du village, qui s'étire sur plusieurs kilomètres. Les maisons sont assez fermées sur la rue.

Soir, retour des troupeaux.

La typique maison du directeur d'école : des grandes pièces de plein-pied, une terrasse ombragée par des treilles de vignes, le jardin.
 

Comme sur toutes les terrasses, le tcharpoï : sert de table, de lit, de salon de discussion.

Chaque maison a son four à pain, appelé tandor. Les galettes de pâte non levée sont collées sur les parois internes du four. Le pain est cuit quand il se détache facilement.

Chez le directeur, on moud le grain pour tout le quartier.

Cuisine : les belles-filles préparent le diner.
 

Ce soir, nous mangerons des raviolis.

Les écoliers sont tous en costume, variable selon les endroits.

Visite à l'école.

Septembre est la saison de récolte du coton ; il faut beaucoup de main-d'oeuvre et chaque étudiant doit obligatoirement participer un mois à la cueillette.
 

Plant de coton. Cette culture nécessite beaucoup d'eau.

La récolte se fait en plusieurs passages.

Durant tout notre voyage, dans tous les villages, toutes les bourgades, le long de toutes les routes, du coton partout !
 

Justement, on arrive à Samarkande, une des villes de mes rêves. De loin, par dessus les faubourgs, on aperçoit les fameuses coupoles bleues.

A Samarkande, la fameuse place du Registan. Trois medersa l'entourent : Oulougbek (1420), Sher Dor (1636) et Tilla-Kari (1660). C'était le coeur des anciennes capitales des descendants de Timour. L'histoire de toute cette région est passionnante, et notre guide Laziz nous en a longuement parlé : depuis les Perses Cyrus, en passant par Alexandre le Grand, de nombreuses invasions, l'empire sassanide, l'arrivée des arabes apportant l'Islam, puis les mongols avec Gengis Khan qui a dévasté le coin, puis le grrrand Amir Timur, Tamerlan pour nous, dont l'empire allait de l'Inde en Iran en passant par toute la Russie. Et ce n'était pas fini : les cheïbanides, d'autres clans, jusqu'aux russes à partir du 19ème. Les soviétiques après 1917, jusqu'à l'indépendance en 1991. Je ne vais pas entrer plus dans les détails, mais si vous êtes intéressés, il y a des bouquins...

A déguster doucement, car il fait quand même chaud : les décorations (restaurées) : mozaïques, majoliques, stucs, peintures, gravures, avec ces fameuses couleurs turquoise, etc.

L'intérieur d'une medersa : la cour carrée, les cellules pour les étudiants, les iwan, les salles de cours, les mosquées. On en verra des dizaines.
 

Superbes décorations : motifs géométriques, écritures de versets du coran, etc.

Et des coupoles, rondes, cannelées, décorées, simples. Sans compter les minarets qui vont suivre.

Un peu à l'écart de la ville moderne, en bordure de l'ancienne cité Afrasiab, la nécropole de Shah-i-Zinda. Elle contient une vingtaine de mausolées construits entre le 14ème et le 15ème siècle.

C'est un lieu de pélerinage très important pour les Ouzbèks.
 

Les mausolées sont en général richement décorés.

L'intérieur : une ou plusieurs tombeaux de personnages importants : famille et descendants de Timur, épouses, maîtres, et même quelques inconnus.

Nous ne sommes pas les seuls à prendre des photos ! Voyez au passage les habits traditionnels : le calot pour les hommes, les longues tuniques brodées pour les femmes. Et pour tous : couleurs éclatantes.

Le tombeau de Koussam ibn Abbas, un cousin du prophète Mahomet. Tout au long de la journée, les gens viennent y prier. Je profite de cette photo pour vous expliquer que la légende dit que ce cousin, venu en 676 pour convertir les habitants à l'islam, a été rapidement décapité par les fervents de la religion en place, le zoroastrisme, des adorateurs du feu (et des trois autres éléments sacrés : l'eau, la terre, l'air).
 

Autre joyau de Samarkande : le Gour Emir. C'est une medersa, dans laquelle se trouve le mausolée de Timur et de quelques uns de ses descendants.

Et toujours : des coupoles, chaque constructeur voulant qu'elle soit plus belle que les autres.

L'intérieur des dômes est tout aussi beau. Ici, c'est celui de la nécropole de Kussam ibn Abbas.

Enfin, cela n'a pas toujours été le cas... Entre les hordes de démolisseurs, les soviétiques qui avaient utilisé ces monuments comme ateliers, écuries voire casernes, les tremblements de terre, tout cela était en mauvais état. Les rénovations ont commencé dans les années 60, mais tout n'est pas terminé.
 

Les marchands du temple... Encore maintenant, ce sont souvent les boutiques qui occupent les lieux. Comme dans le temps.

Tila Kari - une des trois medersas du Registan de Samarkande, de nuit.

Toujours à Samarkande, la mosquée de Bibi Khanoum, qui veut dire : première femme. De Tamerlan. Lequel construisit cette mosquée en 1400, avec le butin qu'il ramena d'Inde après avoir saccagé Delhi. Elle est située à côté du bazar, qui se tenait déjà au même endroit il y a des siècles.

Nous nous sommes régulièrement promenés dans les bazars, marchés, où l'on trouve de tout.
 

Principalement les pains, une chose sacrée en Ouzbekistan. Chaque région, chaque famille a son empreinte particulière.

Des montagnes de confiseries.

Des montagnes de tout, finalement.

Ici, c'est le bazar des bijoux, à Boukhara. Uniquement tenu par des femmes. Les négociations paraissent rudes.
 

Un petit marché à Kokand, dans la vallée de la Fergana.

Partout, les gens achètent cette pâte, qu'on a goûté : une espèce de meringue bien sucrée. On nous a expliqué qu'il s'agit d'une friandise spéciale pour la période du ramadan.

Autre marché, une vaste coupole en béton du temps soviétique, dans le vieux Tachkent : Chorzu bazar.

Entre deux rayons...
 

Légumes,

et piments.

Retour aux monuments, cette fois ci à Boukhara. Encore une cité ancienne, déjà connue au 6ème siècle avant notre ère. Nous visitons plusieurs medersas, mosquées, et autres citadelles construites entre le 12ème et le 17ème siècle, sous différentes dynasties.

Les dômes de la mosquée Po-i-Kalon, et le fameux minaret Kalon. 48 m de haut, un escalier en colimaçon où il fait noir comme une nuit sans lune, et un tas d'histoires à son sujet... Il a été construit vers 1070 et depuis, il tient le coup.
 

Depuis le haut de ce minaret, on a une superbe vue sur les bâtiments et sur la vieille ville.

La vieille ville : des constructions basses, pour se prémunir des tremblements de terre fréquents dans la région.

Encore une entrée de mosquée, il y en a tant que je ne sais plus laquelle c'était !

Le mausolée Ismaïl Samani, un des plus anciens bâtiments de Boukhara voire de l'Asie centrale. Il date du début du 10ème siècle.
 

Pour terminer la série des fameuses villes de la route de la soie, quelques vues de Khiva. Ici, le minaret et la medersa Islam Khodja.

Le fameux Kalta Minor, un début de minaret qui devait être le plus grandiose. Mais le Khan qui l'avait commandé est mort et les travaux se sont arrêtés.

L'intérieur de la mosquée Juma, construite en 1788. Mais à Khiva, les constructions sont nettement plus récentes qu'à Samarkande ou Boukhara.

A coté de ces sites historiques, on trouve des vastes quartiers de maisons plus ou moins anciennes, dans lesquels on peut se balader, et se perdre. Il y a une vie intense : enfants en costume allant ou venant de l'école, femmes revenant du marché, et même des pépés en costume local.
 

Et comme dans toute l'Asie, les fameuses conduites de gaz. Parfois d'ailleurs, il doit y avoir des fuites, vu les odeurs...

Des anciens bazars servent toujours de magasins.

Nuit, il y a peu d'éclairage, mais on s'y sent en sécurité.

La mosquée de quartier ; un imam chantait (des strophes du Coran, probablement).
 

Près d'une grande rue : station de taxi, vendeuses de pains, de cigarettes. Une animation jusque tard dans la nuit.

Au détour d'une ruelle, à Boukhara, le Tchor Minor, qui date de 1807.Petit bijou architectural.

On construit encore à l'ancienne. On nous dit que c'est anti-sismique.
 

Vieille ruelle de Tachkent.

Justement dans cette rue du vieux Tachkent, nous avons trouvé le plus petit magasin de tout le pays !

Souvent, les étals sont dans la rue : vendeurs de limonade,

vendeuses de pain,
 

tout peut s'acheter dans la rue.

Et dans les magasins aussi.

A Khiva, un ancien caravanserail transformé en grande surface.

Juste à côté, agrandissement par un vilain plafond en tôle. Mais les costumes vendus sont jolis.
 

De nombreux magasins de vodka, on n'a que l'embarras du choix.

De belles pâtisseries, mais interdites à nos tubes disgestifs occidentaux.

Même à Tersak, le petit village, il y a plusieurs magasins... enfin, des échoppes où l'on achète l'essentiel : savon, papier, confiserie, eau gazeuse, etc.

Le kitch est roi.
 

Même les décorations dans les chambres et salles de bains ; dans notre Bed and Breakfast à Samarkande, un merveilleux décor fait de galets vernis.

Souvent les chambres à coucher sont elles aussi "richement" décorées.

De même les restaurants et les tables. Ici nous sommes avec Outkir (et sa charmante épouse), Laziz et notre chauffeur Farhad. Comme chaque soir, excellente cuisine. Souvent arrosée de vins rouges ouzbeks, de vodka ou de bière locale Zarvast (très bonne aussi).

Après ces bons diners, des promenades digestives s'imposeront pratiquement chaque soir. Ici, par-dessus les toits du vieux Samarkande, des minarets et coupoles du Gour Emir, on aperçoit dans le lointain les montagnes du Zerafchan, où nous allons passer 3 jours.
 

Une route grimpe vers un col, à 1700 m. Route interdite aux bus (reste d'administration soviétique ?), et par conséquent notre mini-bus est aussi interdit. Nous nous entassons à 6 plus nos sacs dans un "Damas", sorte de Fiat Panda surélevée !

Au col, fort vent froid (on vient de la plaine, où il fait 35 ° à l'ombre), étals de fruits secs, nous achetons des noyaux d'abricots grillés et salés.

Vue sur la vallée de Tersak. Le village s'étire dans le fond, arrosé par un petit torrent. Dès qu'on monte sur les versants, l'aridité est manifeste.

Après le village, le chemin remonte vers les "alpages" et les champs d'altitude.
 

D'en-haut, cela parait pelé, mais il y a suffisamment de végétation pour les troupeaux de moutons et de chèvres.

Rencontre avec un berger, dans sa cabane d'altitude. Ils sont 4 propriétaires du troupeau, et chacun passe 2 nuits à l'alpage.

Le fils du berger, qui apprend le métier avec son père. Il galope sur les pentes, et nous fait une démonstration d'escrime !

Les pentes sont rudes, d'autant qu'il n'y a pas de chemins en lacets ; on suit les traces de bêtes, ou bien c'est tout droit.
 

Chaque bout de terrain plus ou moins horizontal est exploité.

Vue sur les montagnes du Zerafshan. C'était un refuge de résistants, du temps de l'occupation russe.

La montagne est vraiment habitée : troupeaux,

transports en tous genres.
 

Retour vers la ville. Des nouveaux quartiers ont poussé tout autour des centres historiques.

Beaucoup de ces nouveaux quartiers datent de l'époque soviétique, quand il a fallu mobiliser des masses travailleuses pour la culture intensive et planifiée du coton. Les modes de vie traditionnels en ont énormément souffert (l'environnement également).

Immeubles à l'allure "russe". On aime ou on n'aime pas...

Souvent derrière les façades d'immeubles, on retrouve l'habitat traditionnel : maisons basses, cours intérieures, etc.
 

A Fergana, des larges rues ombragées,

des petits immeubles pas laids, pour une fois.

Une maison traditionnelle à Kokand. On y a passé une nuit, chez l'habitant. La propriétaire loue à des touristes pour arrondir ses fins de mois.

La cour intérieure de cette maison.
 

Comme dans toute maison ouzbeke qui se respecte, la cuisinière extérieure, et le tcharpoï.

Et comble de confort, le chauffage intégré au gaz.

On ne peut pas parler de ce pays sans faire un tour dans la capitale, Tashkent, et visiter ses "Champs Elysées" : la Place Amir Timur le héros national.

La Place de l'Indépendance, avec l'oiseau mythique qu'on trouvait déjà sur certaines medersa du 15ème siècle.
 

Le monument d'Ouzbekistan. Avant 1992 il y avait à la place un Lénine de 30 mètres de haut !

En bordure des vieux quartiers, la coupole de Chorsu Bazar. Très soviétique également, cette architecture.

Je ne peux pas terminer ce diaporama sans montrer quelques figures typiques du pays. Voici une petite écolière dans son costume d'école.

Transports en tous genres, je vous l'ai déjà dit.
 

Un Aksakal, ou "barbe blanche". C'est le nom des aînés, toujours très respectés par les plus jeunes.

Dans la Fergana, deux pratiquants rejoignent la mosquée du vendredi pour la prière.

Dans la même mosquée (Khonakhah, à Margilan), préparation de plats spécifiques à la période du ramadan.

Le soir, place du Régistan à Samarkande. On lui a acheté 2 barbes à papa, pour 1000 soum (je crois). C'est 1/2 euro.
 

Encore des écoliers.

Sortie de la mosquée Kok Goumbaz, mosquée du vendredi de Chakhrisabz.

Sous la fenêtre de notre B&B à Samarkande, chaque matin à partir de 7 heures, réveil par un tchak-tchak-tchak insistant. Après quelques minutes : forte odeur d'oignon. C'est le hachoir manuel à oignons pour tout le quartier. Il est vrai qu'à chaque repas, on nous en sert des montagnes.

Scène typique et universelle dans tout le pays : les hommes qui prennent le thé, qui bavardent, des heures durant, à la tchaïkhana (débit de thé).
 

Marchand ambulant d'eau avec gaz. Il y en a souvent, dans les villes. L'eau est souvent colorée ; par quoi ?

Et pour finir, une apparition : dans la cour intérieure du B&B à Tashkent, un gigantesque Lénine ! Pourquoi est-il là ? Si vous avez la réponse, merci de me la communiquer, ainsi que toute autre éventuelle question ou remarque. Au : acschaeffer@laposte.net Réponse assurée.